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Skyfall

7 novembre 2012 1 commentaire

Skyfall est un film d’action / Espionnage, sorti en octobre 2012, réalisé par Sam Mendès et dont le rôle majeur, James Bond, est interprété par Daniel Craig.

Quelques mots sur le synopsis : La dernière mission de James Bond tourne mal, celui-ci étant « malencontreusement » touché par l’arme de sa coéquipière qui voulait le sortir d’affaire. Bref, un fichier contenant l’identité de plusieurs agents infiltrés se retrouve entre les mains d’un inconnu qui s’amuse à les exposer un à un au monde entier et Bond est laissé pour mort. De quoi bien commencé le film… Dans la foulée, le MI6 est attaqué, ce qui oblige l’ensemble des services à se relocaliser dans les sous-sols de Londres et l’autorité de M est remise en question non seulement par Mallory, le nouveau président du comité chargé du renseignement et de la sécurité, mais à travers lui par le gouvernement.  Quand Bond refait surface, M n’a que lui vers qui se tourner pour retrouver la trace du mystérieux Silva, qui pourrait être à l’origine de tout ça.

Avec Skyfall, Sam Mendès signe le retour de Daniel Craig sur les écrans, dans le rôle de James Bond, après l’excellent Casino royal et le plus décevant Quantum of Solace. L’ambiance est toujours autant travaillée et on a plaisir à retrouver un agent secret dans un cadre un peu moins flegmatique que celui qui nous était proposé avec Sean Connery, Roger Moore ou Pierce Brosnan.

Sur le cadre justement, Skyfall surfe sur la vague des nouvelles technologies, à la manière de Die Hard 4, en mettant en avant l’attaque cyber-terroriste, le hacking et autres joyeusetés de ce genre. Au-delà des armes et de la poudre, l’informatique peut, dans une société dominée par la Haute technologie, être un allié redoutable pour causer des dommages irréparables chez l’adversaire. Les réalisateurs de James Bond l’ont bien compris et on retrouve avec plaisir une thématique, peu violente il est vrai, que l’on avait déjà pu voir dans Goldeneye.

En la matière, ce dernier (comme la plupart des James Bond incarnés par Pierce Brosnan) marquait définitivement le basculement de l’ère guerre froide (propre aux films avec Sean Connery) à l’ère post-moderne (que l’on pouvait déjà entr’apercevoir dans les films avec Roger Moore où les ennemis de l’Empire britannique étaient tous plus ou moins fans de joujoux super high-tech). On retrouve donc une thématique, très d’actualité (qui reflète peut-être, aujourd’hui, une certaine peur dans la conscience collective, tout du moins dans la conscience collective des Américains), qui oblige, d’une certaine manière, les réalisateurs à faire preuve d’inventivité (la menace du clavier, c’est bien, mais ça ne bouge pas trop). D’où un James Bond beaucoup plus mouvementé que Casino Royal (dont l’ambiance était très feutrée, l’environnement généralement clos… très proche d’un casino en fait…), même si, globalement, il est à la hauteur des autres « Daniel Craig » : des phases d’action entrecoupées de longues phases de calme (Un film, au final, peut-être plus proche d’un film d’espionnage. Les « Roger Moore » et, surtout, les « Pierce Brosnan » avaient ça pour eux d’avoir de l’action non-stop à partir des deux tiers, voir du milieu du film).

Pour le reste, on retrouve, comme dans tout bon James Bond, la « James Bond Girl », personnifiée ici par l’actrice française Bérénice Marlohe (depuis Eva Green, les Françaises ont apparemment le vent en poupe), une actrice inconnue au physique plutôt flatteur. Pourtant, malgré une plastique à en faire pâlir plus d’une, cette James Bond Girl fait une apparition que je qualifierais de fulgurante. A vrai dire, on est presque tenté de penser que l’espionne que l’on voit dans les toutes premières minutes du film va être cette James Bond Girl (en tout cas, c’est ce que, pour ma part, je me suis dit sur le moment). Quelques secondes dans un immeuble en verre, des retrouvailles le temps d’un unique dialogue dans un casino, une scène torride sur un bateau, une fin plutôt malheureuse. Bref, un rôle plutôt en de ça de celui d’une autre James Bond Girl, mais qui promettait pourtant de beaux développements. On pouvait s’attendre à des cavalcades sur terre, sur mer ou dans les airs, comme on nous y a habitué avec les autres partenaires féminins dans les autres James Bond (pour ne citer que cela : les virées en voiture avec Carole Bouquet dans « Rien que pour vos yeux », les trips « Tintin en Indes » avec Maud Adams dans « Octopussy », les balades à moto avec Michelle Yeoh dans « Demain ne meurt jamais » ou les retrouvailles mafieuses avec Olga Kurylenko dans « Quantum of Solace »). Dommage.

Dernier point : l’ennemi de James Bond. Un dénommé « Silva », espion-informaticien-psychopathe-gay-Blond platine joué par Javier Bardem. Un rôle qui, là encore, aurait mérité d’être creusé. On comprend très vite qu’il y a un passif relativement important avec le MI6 et qu’un grain de sable s’est glissé dans le mécanisme. Pourtant, alors que Silva nous fait comprendre, en enlevant son dentier, les mutilations qu’il a subi en tentant de mettre fin à ses jours (un des meilleurs moments dans le film) et que l’on s’attend à des développements savoureux par la suite, M, le responsable des services secrets britanniques, dévoile l’histoire de cet espion en quelques secondes, dans un propos lapidaire qui donne l’essentiel sans en développer une miette. De quoi rester sur sa faim.

En tout cas, cet ennemi marque par son caractère : la gay attitude mise clairement en avant dans une scène d’interrogatoire particulièrement connotée et qui a d’ailleurs poussé le scénariste, John Logan, à expliquer que James Bond n’est pas gay et que si les journalistes en sont arrivés à se poser la question, c’est peut-être tout simplement parce que lui, John Logan, est lui-même homosexuel et qu’ils ont fait un amalgame malheureux. Quoi qu’il en soit, ce ton et cette attitude un peu « folles » s’effacent très vite face à la cruauté de l’individu et sa manière de prendre tout pour un jeu (y compris lorsqu’il traque M). Il n’y va pas par quatre chemins et a compris (contrairement à beaucoup d’ennemis dans beaucoup de films) qu’y aller tout seul n’est pas un gage de réussite. Qu’à cela ne tienne, le monsieur vient avec une douzaine de types surarmés et un hélicoptère de combat pour assiéger une maison perdue au milieu de l’Ecosse.

Pour conclure sur ce film, un bon moment à passer et peut-être l’un des James Bond les plus réussis de la trilogie Daniel Craig.

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Expendables 2 : Unité spéciale[ment entraînée pour tuer]

5 septembre 2012 Laisser un commentaire

Expendables 2 : Unité spéciale est un film d’action américain, réalisé par Simon West (avec l’aide de Sylvester Stallone pour le scénario), qui est sorti en août 2012. Il s’agit de la suite d’Expendables : Unité spéciale (sorti en 2010), qui avait alors été réalisé par Sylvester Stallone lui-même.

Comme le film précédent, Expendables 2 est gorgé de testostérone. J’en veux pour preuve le casting, déjà impressionnant dans le 1, mais dont la liste cette fois-ci est rallongée des quelques grandes têtes brûlées hollywoodiennes qui n’avaient pas été conviées à la fête en 2010. On retrouve ainsi pêle-mêle Sylvester Stallone, Jason Statham, Jet Li (qui ne fait toutefois qu’une brève apparition), Dolph Lundgren, Bruce Willis, Arnord Schwarzenegger, Terry Crews, Randy Couture, Liam Hemsworth, Jean-Claude Van Damme ou bien encore Chuck Norris.

Sur le scénario, rien d’extravagant : Chapelle (Bruce Willis) demande à Barney Ross (Sylvester Stallone) de récupérer le contenu d’un coffre-fort, situé dans un avion qui a été abattu du côté de l’Albanie. Il lui assigne une nouvelle recrue : Maggie Chang (jouée par Yu Nan). Naturellement, rien ne va se passer comme prévu et l’équipe va tomber sur un os, en la personne du terroriste joué par Jean-Claude Van Damme. S’en suit une succession presque ininterrompue de combats et de fusillades, pendant près d’1h40, où l’équipe de Stallone va tout faire pour stopper le plus américain des karatékas belges (oui, ça existe !).

Sur les performances d’acteurs, restons réalistes : Expendables 2 reste un film d’action (au sens strict du terme) fait par des acteurs qui n’ont pas la réputation d’avoir joué dans la finesse pendant leur carrière (à quelques exceptions près). Entre Terminator, John McLane, Rambo, Braddock et Universal soldier, on a le choix ! On notera toutefois qu’il n’y a pas de fausse note au final dans les phases de dialogue et dans la manière de jouer (ce qu’on aurait pu craindre vu la quantité de nanars que l’ensemble de ces acteurs collectionnent). Certains acteurs tirent plutôt bien leur épingle du jeu (Chuck Norris a un jeu relativement sobre par exemple ; Van Damme, qui n’est pas un spécialiste des dialogues shakespeariens, impressionne agréablement). Certes, on pourrait dire : « oui mais ils ne parlent pas et c’est justement pour ça que ça marche ». Ce n’est pas totalement faux. Néanmoins, quand on regarde Jean-Claude Van Damme par exemple, son « acting » (comme il se plairait à le dire), ses dialogues… on s’aperçoit que le résultat est globalement bon (on ne tombe pas dans le dialogue sur-joué et les combats artificiels de certains de ses films). Il est convaincant (et ça fait plaisir)

Naturellement, on retrouve une bonne dose d’humour, qui était déjà présente dans le 1, mais qui est ici décuplé : à coup de petits clins d’œil à la carrière ou à la réputation de tel ou tel acteur (Le « Je reviendrai » de Schwarzi, le « Yipikay » de Willis, les références à Rambo, la blague sur Chuck Norris raconté par… Chuck Norris lui-même !), le film surfe sur les clichés sans trop tomber dans la facilité. Les contours sont simples mais efficaces (Gros bémol toutefois pour le nom du personnage de JCVD, « Vilain », qui, pour le coup, est de trop… « Oui, j’incarne le méchant, donc je m’appelle Méchant »… on peut regretter qu’il n’y ait pas eu plus d’imagination dans l’esprit des scénaristes… enfin bon, quand le personnage principal s’appelle Barney, il ne faut pas non plus demander la lune :p  )

Expendables 2 est donc, à l’image du 1, un film qu’il faut aller voir pour ce qu’il est : un film de pure action où les ennemis tombent par brouette de 25 à la manière d’un Metal Slug. Pour celles et ceux qui aiment ce genre de film, c’est un bon moment à passer (Vous pouvez y aller tranquillement et raccrocher votre cerveau 😀  ) !

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Critique de « Batman : The Dark Knight rises »

Voici déjà quelques semaines que le dernier Batman est sorti dans les salles. Ce « Dark Knight Rises » méritait bien que l’on s’y arrête deux, trois minutes !

Quelques mots du scénario : Bruce Wayne est en « convalescence » depuis presque 8 ans, en raison des blessures qu’il a subies au fil de ses escapades nocturnes, et la criminalité a presque entièrement été éradiquée à Gotham City. Petit hic, un terroriste du nom de « Bane » surgit dans la ville pour y faire sa loi… Une bonne raison pour notre milliardaire playboy de renfiler le masque.

Avec ce nouveau film, Christopher Nolan, réalisateur des deux premiers Batman de cette saga (Batman begins & Batman : The Dark Knight), poursuit et conclut sa trilogie en nous offrant un Batman à la fois très personnel et convaincant (Toutefois, moins que le « Dark Knight » selon certains. Mais j’y reviendrai).

Très personnel car C. Nolan a pris quelques libertés avec le comics.

L’histoire de Bane, son image (très éloignée de l’armoire à glace au masque de catcheur. Son masque, à mi-chemin entre celui d’un lutteur et celui de Dark Vador peut faire sourire), ses liens avec Talia Al Ghul et la ligue des ombres sont autant de points sur lesquels le réalisateur s’est permis quelques « dérives »… sans compter les points nécessairement repris du Dark Knight qui s’écartaient déjà de la BD (s’accuser du meurtre d’Harvey Dent était un formidable levier pour la suite de la saga et, même si l’on retrouve à travers ça la culpabilité éprouvée par Bruce Wayne dans la déchéance de son ami, cette auto-accusation restait de la pure fiction). Je ne parlerai pas de la fin (pour ne pas spoiler), qui montre clairement jusqu’où cette conception personnelle du justicier est allée.

C. Nolan multiplie toutefois les clins d’œil, au grand plaisir des connaisseurs. On reconnaîtra les allusions à Mister Freeze dans le monologue de Blake (le policier curieux) dans le premier quart d’heure du film, ou bien encore celles à Gueule d’argile à travers le personnage de John Daggett. De la même manière, Bane brisant le dos de Batman reste un grand « classique » dans l’histoire du chevalier masqué et le double jeu de Talia Al Ghul (à la fois l’amante de Bruce Wayne et son plus fidèle ennemi) n’est pas totalement inconnu des lecteurs.

Convaincant par le jeu de certains acteurs (le cas « Marion Cotillard » sera envisagé à la fin) et parce que l’action y est toujours assez dense, même si, globalement, on est en deçà du Dark Knight.

Sur les acteurs, on ne peut qu’applaudir le jeu de Tom Hardy (Bane), d’Anne Hathaway (Catwoman) et de Michael Caine (Alfred) qui exploitent correctement leurs personnages et nous montrent, parfois, les failles qu’il peut y avoir en eux (bon, il est vrai que trouver des failles chez Bane est plus difficile mais ce n’est pas impossible ! L’explication de son histoire à la fin le prouve)

Sur l’action dans le film (petit bémol), les combats paraissent parfois moins spectaculaires, comme si, à la manière des jeux vidéos « Batman : Arkham Asylum » et « Batman : Arkham City », les ennemis attendaient tous leur tour pour se faire taper par le héros (ou même, chose beaucoup plus aberrante, pour utiliser leurs armes à feu !). Seul Bane tire son épingle du jeu en donnant de vraies roustes au héros (d’où peut-être une certaine incompréhension lorsque, diminué, Batman arrive quand même, à la fin, à vaincre cette force de la nature qui est à ce moment précis en pleine possession de ses moyens…).

De la même manière, alors que le deuxième opus créait une tension quasi permanente (la musique aidant beaucoup : Merci Hans Zimmer !), à travers les actes à la fois précis et destructeurs du Joker, le Dark Knight rises évolue par pics : la convalescence de Bruce Wayne ne permettant pas de conserver une telle tension, le réalisateur a entre-coupé les passages calmes avec des séquences plus ou moins fouillées où Bane se met en scène.

D’ailleurs, c’est peut-être là l’une des premières critiques que l’on pourrait faire à ce film. On peut avoir l’impression, à plusieurs reprises, que l’action se déroule en parallèle de l’histoire du héros. En convalescence dans la première partie du film, en prison vers la fin, souvent sans masque lorsqu’il se déplace, Bruce Wayne paraît plus spectateur qu’acteur. D’où cette nécessité de rééquilibrer le film en mettant en scène celles et ceux qui font l’action (Bane, Catwoman et Blake). Toutefois, la trame assez fouillie du scénario ne permet pas toujours de trouver une logique aux actions de ces « seconds couteaux » et le rééquilibrage du film se fait parfois au détriment de la clarté du scénario. Peut-être aurait-il été préférable de mettre davantage en avant le justicier masqué pour empêcher cela (puisque après tout, on sent qu’il a la volonté d’en finir, dans tous les sens du terme) ?

Peut-être est-ce là aussi la volonté de C. Nolan de montrer qu’un « héros », aussi bon soit il, ne peut pas tout, qu’il ne mérite pas forcément son titre et qu’il doit parfois laisser les autres faire le job à sa place. D’une certaine manière, c’est une façon d’annoncer qu’il va passer la main.

Et quelle passation de masque (deuxième critique in progress) ! Nous livrer, comme par magie, le deuxième prénom de Blake, « Robin », pour justifier la survie du justicier masqué à Gotham City, la ficelle est un peu grosse. Quitte à rester dans la logique, encore une fois très personnelle du réalisateur, la fin de Batman, sans cette continuité artificielle, aurait très bien pu être envisagée (Le Comics l’envisage bien d’ailleurs).

Peut-être certains éléments à la fin auraient mérité d’être plus travaillés (Attention au Spoile). Je pense notamment à la « défaite » de Bane, soufflé par le canon de la Batmoto (alors qu’il fait à lui-seul tout le film, il est promptement écarté du dénouement en une demi-seconde…), à la mort, si théâtrale (si ridicule !), de Talia Al Ghul (Je ne suis pas un grand fan de Marion Cotillard et je crois que l’interprétation de ce personnage ne va pas m’y aider. Je vous invite à lire ces pages ou à visionner ces vidéos sur le web qui tournent en ridicule son jeu d’actrice à ce moment du film), ou, comme je l’ai expliqué, à la transition Batman/Robin (on est loin du Comics où Batman met le pied à l’étriller du jeune Robin, l’entraîne, lui fait découvrir les ficelles du métier).

Pour conclure, je ne voudrais pas laisser entendre que ce dernier Batman est mauvais. S’il m’apparaît en effet moins bon que le Dark Knight (mais la barre avait vraiment été mise haute), ce film reste bien au contraire une bonne conclusion à une trilogie finement pensée, bien réalisée et, même si certains détails auraient clairement pu être revus, dans l’esprit de ce que l’on attend d’un film de Héros. On y découvre des acteurs peu habitués aux films de ce genre qui tirent leurs épingles du jeu (mention très spéciale à Michael Caine qui est particulièrement émouvant à plusieurs moments du film) dans une Gotham City aux relents de seconde guerre mondiale, fléau d’un héros en pleine perdition (très loin de l’image que l’on se fait de Batman). De belles performances, de tout point de vue, qui méritaient bien qu’on leur fasse honneur.

Bref, un film à voir, sinon à revoir.

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Prometheus / Promesses déçues ?

18 juillet 2012 3 commentaires

Petit débrief, assez tardif il est vrai, sur la suite de la quadralogie alien, sobrement intitulée « Prometheus ».

Presque 30 ans après la sortie d’A.L.I.E.N., Ridley Scott nous plonge à nouveau dans son univers si particulier où se côtoient prédateurs extraterrestres et technologies de haute volée. Le concept est relativement simple : il s’agit des préquelles de sa saga. L’auteur est « censé » nous expliquer comment tout est arrivé, comment l’équipe du Nostromo se retrouve face à l’épave d’un vaisseau en ruine qui renferme des jarres assez étranges, comment une créature a pour sale habitude de se scotcher au visage du premier venu pour permettre la naissance d’un « Huitième passager »… bref, l’auteur doit normalement fournir des réponses à ses fans.

Pourtant, Prometheus ne fera qu’accumuler un nombre impressionnant de questions s’ajoutant à celles déjà existantes.

L’origine de la vie selon Ridley Scott

Tout commence lorsqu’un extraterrestre (un « ingénieur » comme on nous le dira par la suite), après avoir vu un vaisseau s’éloigner, absorbe un liquide noir qui entraîne sa mort. Son corps chute dans un torrent et l’on voit son ADN se répandre au gré des courants marins. De quoi s’agit-il ? Pourquoi a-t-il fait ça ? Pourquoi nous montre-t-on ça ?

On comprend, non sans mal, que Ridley Scott a voulu expliquer « tout simplement » l’origine de la vie (d’où l’ADN qui se répand dans les eaux et, sous-entendu, donnera naissance aux premiers être organiques.. qui donneront eux-mêmes naissance au singe etc). « Pourquoi pas ? » me direz-vous. Paraît-il que le réalisateur voulait reprendre cette idée, déjà développée en littérature, selon laquelle l’humanité aurait été créée par des extraterrestres qui, régulièrement, nous enverraient des « émissaires » pour nous remettre sur le droit chemin (on compterait parmi eux un certain « Jésus », aux alentours de -33 avant lui-même…) Ridley Scott voulait aller au-delà d’un simple film d’extraterrestres. Il y est arrivé (enfin presque car ce n’est pas toujours très clair…)

Le speed Filming

Le film enchaîne sur la découverte, de nos jours (enfin presque 80 ans plus tard), par des explorateurs chevronnés, d’une peinture préhistorique représentant des êtres d’une taille assez conséquentes qui pointent du doigt un ensemble de points noirs. Peu importe qu’on vienne nous dire qu’il s’agisse de coordonnées spatiales, que cette même peinture se retrouve dans d’autres coins de la terre, chez différentes civilisations… la ficelle est trop grosse et rappelle un peu Alien vs Predator : le début va vite, très vite, presque trop vite. Le but est d’entrer le plus vite possible dans le vif du sujet, quitte à s’écarter de l’ambiance si particulière du premier Alien dont, rappelons-le, la mécanique se mettait doucement en place (les gens sont d’un pressé de nos jours !). Il est vrai que partir de la Terre pouvait ralentir le film qui est censé se passer dans l’espace…

Des rôles sous-exploités.

Ni une, ni deux, on se retrouve sur un vaisseau spatial (enfin !), dirigé par une Charlize Theron, toujours aussi belle, mais dont le rôle est paradoxalement très creux et définitivement sous exploité (quel intérêt de s’entourer de bons acteurs si c’est pour leur donner des rôles pareils ?). D’autres ont eu droit à ce traitement de défaveur : Guy Pearce, qui interprète le rôle de Peter Weyland (celui à l’origine de toute l’expédition), s’est fait vieillir pour apparaître à l’écran dans la dernière demi-heure. « Pourquoi ne pas avoir utilisé directement un acteur d’un certain âge ? » me direz-vous. Cela aurait été plus réaliste (les pieds d’un trentenaire, les mains d’un quadra et le visage d’un octo, ça fait quand même bizarre lorsqu’on le voit en vieillard la première fois). En fait, on le voit normalement dans une scène où son personnage apparaît jeune et où il explique à une foule en délire son projet d’avenir. Malheureusement, la scène a été coupée dans la version finale du film… d’où cette curieuse incohérence.

Dommage car les personnages de C. Theron et de G. Pearce étaient intéressants et auraient mérité des développements plus conséquents (cela aurait empêché que leurs performances ne soient occultées par celles de Noomi Rapace et, surtout, de Michael Fassbender qui crève littéralement l’écran)

Des gens qui courent et du pétrole sur le carrelage.

Mais revenons à nos moutons (enfin à nos aliens), on comprend très vite que les coordonnées mènent vers ce qui doit être vraisemblablement la planète visitée par l’équipe du Nostromo. Comme on s’y attend, l’équipe du Prometheus tombe sur un vaisseau rempli de jarres.

C’est là que les ennuis commencent réellement…

Lors de la visite du vaisseau, on voit, en hologramme, des « ingénieurs » courir après on ne sait pas quoi et l’un d’eux se faire décapiter. On ne nous expliquera pas l’origine de la décapitation…

Dans la salle des jarres, on nous dit que l’arrivée d’oxygène entraîne une réaction sur ces mêmes jarres qui commencent à suinter un liquide noir… (tiens, tiens, ça rappelle quelque chose). Pourquoi pas. On s’attend logiquement à voir surgir des facehuggers… (comme dans le 1 finalement) En réalité, non. Le liquide noir se répand par terre et c’est là, au sol, que commence à surgir ce qui doit être considéré comme la version primitive du facehugger (il ressemble plus à une anguille qu’à une araignée). D’où vient-il ? Difficile à dire. La différence de morphologie étonne également et on comprend mal comment cette créature a pu devenir celle d’Alien 1… (mais… mais… mon Dieu, il lui manque des pattes !!!!) Son rôle est d’ailleurs tout autre car cette nouvelle créature se limite à tuer (d’une façon assez brutale puisqu’elle s’enfonce dans la bouche de la victime… pas très propre comme mort).

Passons, passons…

Un robotraître (en un mot, oui môssieur !)

Michael Fassbender, qui incarne le cyborg traître (il y a toujours un cyborg à moitié traître dans le film, c’est récurrent), récupère une jarre et en extrait un liquide noir (tiens, tiens… encore…) qu’il fait ingérer à un de ses coéquipiers (encore une fois, pourquoi ?). Tiens, je croyais qu’il y avait des facehuggers dans les jarres ? Ah non, ça c’est dans Alien 1 ! Mais… mais… mais pourquoi on nous montre des jarres alors ? Ca confusionne monsieur, ça confusionne !

Comme s’il fallait enchaîner le dramatique sans laisser de temps mort dans le film, on nous montre des choses sans logique : Un coéquipier, qui est mort en voulant découper un facehugger (qui agressait un de ses amis), se réveille, la tête rongée par l’acide, plongée dans une folie extrême, et avec une force presque surhumaine. Pourquoi ? Mais pourquoi ? On n’est pas dans un film de super-héros (enfin je crois…)

L’origine des espèces selon R. Scott [la boucle est (presque) bouclée]

Le pire reste à venir (et je vous rassure, j’en resterais là). Le petit cowboy archéologue qui s’est fait « empoisonner » par M. Fassbender, a la bonne idée de coucher avec la scientifique de l’équipe que l’on suit pas à pas. La pauvre est contrainte de se faire enlever la chose à moitié poulpique qui grandit vitesse grand V dans son ventre et on s’aperçoit, à la toute fin du film, que cette chose s’accapare le corps d’un ingénieur fraichement tué pour en faire le réceptacle d’une nouvelle forme de vie. Et là, et là…. arrive le premier Alien ! Tindinnnnnnnnn !

En bref, pour résumer, on aboutit à cette illustration parfaitement curieuse qui démontre assez bien la complexité du processus de création d’un alien (on comprend mal pourquoi, dans la première salle que visite l’équipe du Prometheus, il y a un bas-relief représentant un alien… Au terme du film, on a plutôt l’impression que c’est le hasard des choses qui l’a amené là…) :

La fin… enfin ?

Que ce fameux ingénieur ne réintègre pas son fauteuil de commandant de bord (pour coller à Alien 1) n’est plus très grave au final. On n’est plus à une incohérence près…

Comme pour finir de nous achever le cerveau, Fassbender se fend d’un « il existe d’autres vaisseaux », permettant ainsi à l’héroïne scientifique de s’échapper (on ne sait comment) et encourageant certains fans de la saga à expliquer sur le net qu’en réalité, on n’était pas sur la même planète qu’Alien 1 ou qu’il s’agit bien de la bonne planète mais que le vaisseau d’Alien 1 n’est pas celui visité dans Prometheus… Tout un tas d’explications potentiellement insuffisantes qui ne sont là que pour rattraper un scénario peu cohérent.

Les réalisateurs ont décidément beaucoup de mal à ne pas saccager leurs propres œuvres quand ils en arrivent à vouloir faire une suite au cinéma, plusieurs dizaines d’années après !

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