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Skyfall

7 novembre 2012 1 commentaire

Skyfall est un film d’action / Espionnage, sorti en octobre 2012, réalisé par Sam Mendès et dont le rôle majeur, James Bond, est interprété par Daniel Craig.

Quelques mots sur le synopsis : La dernière mission de James Bond tourne mal, celui-ci étant « malencontreusement » touché par l’arme de sa coéquipière qui voulait le sortir d’affaire. Bref, un fichier contenant l’identité de plusieurs agents infiltrés se retrouve entre les mains d’un inconnu qui s’amuse à les exposer un à un au monde entier et Bond est laissé pour mort. De quoi bien commencé le film… Dans la foulée, le MI6 est attaqué, ce qui oblige l’ensemble des services à se relocaliser dans les sous-sols de Londres et l’autorité de M est remise en question non seulement par Mallory, le nouveau président du comité chargé du renseignement et de la sécurité, mais à travers lui par le gouvernement.  Quand Bond refait surface, M n’a que lui vers qui se tourner pour retrouver la trace du mystérieux Silva, qui pourrait être à l’origine de tout ça.

Avec Skyfall, Sam Mendès signe le retour de Daniel Craig sur les écrans, dans le rôle de James Bond, après l’excellent Casino royal et le plus décevant Quantum of Solace. L’ambiance est toujours autant travaillée et on a plaisir à retrouver un agent secret dans un cadre un peu moins flegmatique que celui qui nous était proposé avec Sean Connery, Roger Moore ou Pierce Brosnan.

Sur le cadre justement, Skyfall surfe sur la vague des nouvelles technologies, à la manière de Die Hard 4, en mettant en avant l’attaque cyber-terroriste, le hacking et autres joyeusetés de ce genre. Au-delà des armes et de la poudre, l’informatique peut, dans une société dominée par la Haute technologie, être un allié redoutable pour causer des dommages irréparables chez l’adversaire. Les réalisateurs de James Bond l’ont bien compris et on retrouve avec plaisir une thématique, peu violente il est vrai, que l’on avait déjà pu voir dans Goldeneye.

En la matière, ce dernier (comme la plupart des James Bond incarnés par Pierce Brosnan) marquait définitivement le basculement de l’ère guerre froide (propre aux films avec Sean Connery) à l’ère post-moderne (que l’on pouvait déjà entr’apercevoir dans les films avec Roger Moore où les ennemis de l’Empire britannique étaient tous plus ou moins fans de joujoux super high-tech). On retrouve donc une thématique, très d’actualité (qui reflète peut-être, aujourd’hui, une certaine peur dans la conscience collective, tout du moins dans la conscience collective des Américains), qui oblige, d’une certaine manière, les réalisateurs à faire preuve d’inventivité (la menace du clavier, c’est bien, mais ça ne bouge pas trop). D’où un James Bond beaucoup plus mouvementé que Casino Royal (dont l’ambiance était très feutrée, l’environnement généralement clos… très proche d’un casino en fait…), même si, globalement, il est à la hauteur des autres « Daniel Craig » : des phases d’action entrecoupées de longues phases de calme (Un film, au final, peut-être plus proche d’un film d’espionnage. Les « Roger Moore » et, surtout, les « Pierce Brosnan » avaient ça pour eux d’avoir de l’action non-stop à partir des deux tiers, voir du milieu du film).

Pour le reste, on retrouve, comme dans tout bon James Bond, la « James Bond Girl », personnifiée ici par l’actrice française Bérénice Marlohe (depuis Eva Green, les Françaises ont apparemment le vent en poupe), une actrice inconnue au physique plutôt flatteur. Pourtant, malgré une plastique à en faire pâlir plus d’une, cette James Bond Girl fait une apparition que je qualifierais de fulgurante. A vrai dire, on est presque tenté de penser que l’espionne que l’on voit dans les toutes premières minutes du film va être cette James Bond Girl (en tout cas, c’est ce que, pour ma part, je me suis dit sur le moment). Quelques secondes dans un immeuble en verre, des retrouvailles le temps d’un unique dialogue dans un casino, une scène torride sur un bateau, une fin plutôt malheureuse. Bref, un rôle plutôt en de ça de celui d’une autre James Bond Girl, mais qui promettait pourtant de beaux développements. On pouvait s’attendre à des cavalcades sur terre, sur mer ou dans les airs, comme on nous y a habitué avec les autres partenaires féminins dans les autres James Bond (pour ne citer que cela : les virées en voiture avec Carole Bouquet dans « Rien que pour vos yeux », les trips « Tintin en Indes » avec Maud Adams dans « Octopussy », les balades à moto avec Michelle Yeoh dans « Demain ne meurt jamais » ou les retrouvailles mafieuses avec Olga Kurylenko dans « Quantum of Solace »). Dommage.

Dernier point : l’ennemi de James Bond. Un dénommé « Silva », espion-informaticien-psychopathe-gay-Blond platine joué par Javier Bardem. Un rôle qui, là encore, aurait mérité d’être creusé. On comprend très vite qu’il y a un passif relativement important avec le MI6 et qu’un grain de sable s’est glissé dans le mécanisme. Pourtant, alors que Silva nous fait comprendre, en enlevant son dentier, les mutilations qu’il a subi en tentant de mettre fin à ses jours (un des meilleurs moments dans le film) et que l’on s’attend à des développements savoureux par la suite, M, le responsable des services secrets britanniques, dévoile l’histoire de cet espion en quelques secondes, dans un propos lapidaire qui donne l’essentiel sans en développer une miette. De quoi rester sur sa faim.

En tout cas, cet ennemi marque par son caractère : la gay attitude mise clairement en avant dans une scène d’interrogatoire particulièrement connotée et qui a d’ailleurs poussé le scénariste, John Logan, à expliquer que James Bond n’est pas gay et que si les journalistes en sont arrivés à se poser la question, c’est peut-être tout simplement parce que lui, John Logan, est lui-même homosexuel et qu’ils ont fait un amalgame malheureux. Quoi qu’il en soit, ce ton et cette attitude un peu « folles » s’effacent très vite face à la cruauté de l’individu et sa manière de prendre tout pour un jeu (y compris lorsqu’il traque M). Il n’y va pas par quatre chemins et a compris (contrairement à beaucoup d’ennemis dans beaucoup de films) qu’y aller tout seul n’est pas un gage de réussite. Qu’à cela ne tienne, le monsieur vient avec une douzaine de types surarmés et un hélicoptère de combat pour assiéger une maison perdue au milieu de l’Ecosse.

Pour conclure sur ce film, un bon moment à passer et peut-être l’un des James Bond les plus réussis de la trilogie Daniel Craig.

Catégories :Cinéma